On ne va pas se mentir, le poulet on adore ça ! Sa consommation en France représente 1600 tonnes, soit 51 kilos de poulet chaque seconde, ce qui fait d’elle la viande la plus consommée par les français. Alors parfois, quand on voit ces petites bêtes gambader on a un peu de scrupule. Mais si on mangeait de la véritable viande sans tuer notre cocotte ?

De la viande d’un animal toujours vivant

Je vois déjà votre sourcil relevé à la lecture de ces quelques lignes. Pourtant, ce que je vous dis est bien réel et cette viande in vitro devrait très bientôt se retrouver dans notre assiette. En effet, les chercheurs de la Sillicon Valley ont développé une viande de synthèse aux mêmes propriétés que celle « traditionnelle ». Je m’explique. Au rythme actuel, la production de viande et de fruits de mer dans le monde devrait doubler de 545 milliards de kilos d’ici 2050. Évidemment, notre planète n’est pas capable écologiquement de supporter une telle quantité d’eau, de pesticides et d’engrais. Comment continuer à consommer de la viande tout en minimisant notre impact sur la planète ? C’est le défi que s’est lancé la start-up Just Meat.

Alors oui, c’est sympa dit comme ça, mais vous vous demandez surement comment c’est possible ? La viande et les fruits de mer sont principalement composés de cellules musculaires et adipeuses. Afin qu’ils puissent se développer, il est nécessaire d’utiliser des nutriments que ce soit dans le corps d’un animal ou dans des boîtes Pétri. La limite était de savoir comment fournir aux cellules une source durable et économique de nutriments nécessaires. La solution ? Trouver une plante pour nourrir les cellules de viande propre et durable. Grâce à ces plantes, la start-up espère produire 10 fois plus de viande dans l’abattoir le plus grand du monde et sans tuer un seul animal !

Quel impact de cette viande artificielle ?

En 2016 selon la FAO, 60 milliards d’animaux ont été tués pour se retrouver dans nos assiettes. A ce rythme, la production devrait passer à 110 milliards en 2050 pour pouvoir nourrir la population. La production en laboratoire serait donc un moyen de limiter cette croissance mais aiderait aussi au manque de ressources alimentaires. De plus, on vous expliquait déjà dans un précédent article l’impact environnemental que représente l’élevage animal. En effet, l’empreinte carbone constitue 1/6 des émissions de gaz à effet de serre.

Mais la question qui est sur toutes les lèvres reste : est-ce qu’on a vraiment envie de manger de la viande synthétique et non « naturelle » ? On aurait tendance à penser que la carniculture impliquerait l’utilisation d’hormones de croissance, d’antibiotiques et de modification génétique. Or, Just Meat affirme qu’il serait possible de « cultiver » cette viande avec des cellules non modifiées qui proviennent naturellement d’un animal et qui peuvent être développées sans antibiotiques. Des études préliminaires montreraient une réduction significative dans la réduction de la culture des terres, de l’eau et de l’émission de CO2 et d’énergie. Pour ce qui est du goût, Jacob Bunge du Wall Street Journal affirmait en 2017 après avoir testé un prototype, que le goût battrait presque celui d’une variété traditionnelle. Cette « viande » devrait normalement être financièrement accessible à tous dans les supermarchés américains, d’ici fin 2018. Alors why not ?

On teste ?

Personnellement, lorsque j’ai commencé à écrire sur ce sujet, j’étais plutôt réticente à l’idée de manger cette « fausse viande ». Puis en m’y penchant d’un peu plus près, je me suis posée une question. Est-ce que je préfère manger de la viande élevée dans des conditions déplorable et bourrée d’hormones ou celle pas « naturellement constituée » mais cultivée sans produits chimiques et plus respectueuse de l’environnement ? Mon avis a effectivement changé et si j’en ai l’occasion, je goûterai probablement !

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