Quand les critiques et avis passent à la moulinette digitale…
Sur tous les sujets, dans tous les domaines, le web offre une abondance voire une surabondance d’information. D’aucuns utilisent une métaphore éminemment alimentaire en parlant « d’infobésité » pour définir le phénomène.
Si les efforts étaient jadis consacrés à rendre plus facile la production et la diffusion d’information en offrant des services de blogging et de microblogging faciles d’utilisation, ils tendent aujourd’hui à l’organisation et à l’optimisation du magma bouillonnant de données disponibles. Au regard de ces récentes évolutions, il me semblait intéressant de traiter le sujet à travers le prisme de l’information gastronomique sur le web en traitant le cas des critiques de restaurants dans un premier temps et les recettes dans un deuxième volet et en abordant enfin une vision plus prospective dans un dernier chapitre.
Du fait de la multiplication récente d’applications dédiées à la publication d’avis et de critiques, on trouve aujourd’hui sur le web, une quantité faramineuse de contenus sur tous les espaces de restauration, depuis le bistro de quartier jusqu’aux restaurants étoilés. Faute d’avoir réussi à créer le service de référence en matière d’évaluation « crowdsourcée« , Google a rapidement trouvé le moyen d’exploiter une partie des données produites par des services tiers spécialisés. Ainsi, faites une recherche sur votre adresse préférée dans Google Adresses ou Google Map et vous trouverez des critiques du Figaro.fr ou bien encore des avis publiés sur Tripadvisor, Qype ou Cityvox.
Avec sa capacité à crawler et à exploiter tout ce qui est disponible sur Internet, Google a réussi a injecter dans ses applications, le contenus d’autres services en ligne. Certains créateurs de ces applications ne l’ont cependant pas entendu de cette oreille. C’est le cas de Yelp qui après avoir refusé l’offre de rachat formulée par le leader de la recherche, s’est ainsi rebellé et a obtenu gain de cause en voyant ses contenus retirés des résultats Google (est-ce vraiment une bonne affaire…). Au final, Google qui souhaite trouver sa place sur ce créneau, a racheté coup sur coup Zagat (site de critique gastronomique) et Dealmap (service de deal locaux), histoire de pouvoir monétiser encore mieux ce contenu.
Dans l’ombre du géant, d’autres initiatives de traitement d’informations tierces sur les adresses ont vu le jour. C’est le cas d’Urbanspoon, un service américain de réservation de tables en ligne depuis 2009. L’équipe a négocié des accords afin de pouvoir utiliser les contenus de guides tels que Michelin, ou de publications locales comme Time out, San Fransisco Chronicle, New York Times et de foodblogueurs locaux. Le site semble avoir trouvé une formule gagnante puisqu’il jouit d’un succès confortable qui assure aujourd’hui sa rentabilité financière (100 millions de pages vues par mois, une application mobile téléchargée 20 millions de fois, toutes plateformes confondues)…peut-être un cas d’école…
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