Les New-Yorkais en raffolent. Venu des peuples du Pacifique, le kava est une boisson sans alcool connue pour ses vertus anxiolytiques… et son goût de terre.

Le kava, c’est quoi ?

Surnommé « l’élixir du Pacifique » le kava est utilisé depuis des millénaires par les peuples du Pacifique Occidental au sein de leur vie religieuse, politique et culturelle. La boisson est offerte en signe d’amitié. Un proverbe souligne même que « l’on ne peut pas tuer tout de suite quelqu’un avec qui on vient de boire le kava ». Traditionnellement, la mixture est réalisée à partir d’une racine (piper methysticum). Les hommes vont ensuite mâcher cette dernière avant de la recracher (miam) sur une feuille de bananier. Après l’avoir laissée reposer au soleil, on obtient une pâte qui sera filtrée avec de l’eau et consommée dans une demi noix de coco, la « shell ». Le kava se boit d’un trait et le résidu en bouche doit être recraché.

Aujourd’hui place à la modernisation !  La potion se consomme après le travail, dans des bars en plein air appelés « nakamals ». En revanche, en vue de son caractère sacré, les femmes ne sont pas autorisées à en consommer dans les tribus du Pacifique (ahem.). Après avoir réduit le rhizome en poudre, on va mélanger cette dernière avec de lécithine. On y ajoute ensuite d’autres ingrédients comme de l’eau de coco, du soja ou encore du cacao. Cette méthode permet d’atténuer son goût poivré et boueux non des plus agréables.

Pourquoi on en consomme ?

Parce que ça nous détend ! D’abord introduit dans les années 1990 en Floride, le kava ne rencontre pas un grand succès. Et pour cause, les plantes importées étaient de qualité médiocre et ses effets méconnus. Aujourd’hui, les scientifiques discernent mieux les risques qu’ils qualifient de « rares mais potentiellement dangereux ». De plus, la tendance est au mode de vie plus sain et donc à la réduction de sa consommation d’alcool. On ne compte plus le nombre de bar à jus, à smoothies et autres boissons détox qui ont émergé ces dernières années. Apaisant, anxiolytique et hypnotique, en d’autres termes, le kava est plébiscité par les urbains pour ses vertus qui permettraient de combattre le stress et les symptômes dépressifs. Par ailleurs, les premiers bars à kava font leur apparition à New-York avec le « Brooklyn Kava » dans le quartier branché de Bushwick à Brooklyn. Adieu le Xanax !

Est-ce que ça marche vraiment ?

Les effets du kava se font immédiatement ressentir. C’est d’abord notre bouche et notre langue qui vont être anesthésiées, puis vient l’étourdissement et l’euphorie. En effet, les racines sont comparables à des narcotiques doux « un soporifique, un diurétique et un relaxant musculaire », selon Vincent Lebot, Mark Merlin et Lamont Lindstrom dans leur guide « ethno botanique, historique et chimique ». Les jeunes urbains en raffolent et s’en servent pour ressentir les effets de l’alcool tout en évitant la gueule de bois du lendemain. Magique vous dites ?

On trouve ça où ?

Pour pouvoir apprécier les vertus de cette potion, il vous faudra traverser les frontières. En France, la vente de produits contenant du kava est interdite. Vous pouvez le retrouver uniquement sous forme homéopathique ou en vente sur certains sites web. Cependant, cette interdiction ne s’applique pas à la Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et Polynésie française. En revanche en Europe, seuls le Pays de Galles et l’Allemagne autorisent sa vente. Amis français rassurez vous ! Une étude pour réhabiliter le kava sur les marchés européens serait en préparation.

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