Remis sur le tapis suite à l’annonce du maire de Lyon, le menu sans viande dans les cantines déchaîne les passions. À tort évidemment, car ils font partie de la solution.

Pourtant très polémique, ce sujet est au coeur des enjeux sociétaux actuels de l’alimentation durable. L’impact environnemental de la consommation des français est un sujet inévitable. Mais quels seraient les bénéfices d’un menu végétarien sur l’environnement ?

Le menu sans viande obligatoire, une décision contestée

Sur le devant de la scène avec les décisions de la mairie écologiste de Lyon, la volonté de proposer des menus sans viande dans les écoles fait l’objet de nombreuses critiques.

Les opposants des écologistes se sont indignés, dénonçant cette décision sans retenue.

De même, Julien Denormandie, le ministre de l’agriculture, précisait avoir saisi le préfet du Rhône, après avoir tweeté « Arrêtons de mettre de l’idéologie dans l’assiette de nos enfants ».

Pour autant, cette décision n’est que l’aboutissement d’une mesure longuement étudiée (et validée) par l’ancien maire de Lyon, Gérard Collomb, suite à la crise sanitaire de 2020.

En effet, l’ancien maire LREM de la ville avait décidé d’instaurer, en « un repas sans viande, avec légume et poisson ».

Olivier Véran, le ministre de la santé, déclarais d’ailleurs “Je ne suis pas choqué qu’on puisse proposer des menus sans viande ni poisson à l’école. La question, c’est quelle est la motivation sous-jacente. Il n’y a pour moi pas lieu de polémiquer, mais une attention à porter au régime alimentaire des enfants » en février dernier.

Une chose est claire, l’enjeu principal d’une telle mesure est bel et bien environnemental, pour une alimentation plus durable !

Les enjeux économiques et nutritionnels du menu sans viande sur l’environnement

Aujourd’hui, c’est près de 200 cantines françaises qui proposent des menus sans viande au-moins une fois par semaine. Une étude menée par l’Association végétarienne de France démontre que, sur une vingtaine de communes proposant une option végétarienne interrogées, il ressort qu’un tel régime coûte moins cher, et engendre moins de gaspillage que le menu traditionnel.

En 2015, l’OMS a également classé la viande rouge et transformée comme cancérogène. Il est avéré qu’une alimentation plus végétale réduit le risque de cancer et de maladies cardio-vasculaires, ainsi que le diabète.

De même, Greenpeace, en 2018, après avoir étudié des recommandations sanitaires, pouvait conclure que les enfants mangent trop de viande dans les cantines. Cet excès peut mener, à terme, à la contribution au surpoids ou à l’obésité chez les enfants.

Greenpeace a récemment publié une enquête sur le menu sans viande dans les cantines, qui prouve notamment qu’un tel régime garantie un repas équilibré aux consommateurs.

Autre critique entendue à propos de ces menus sans viande : les enfants les plus pauvres sont privés de viande. La cantine serait le seul lieu dans lequel ils peuvent en bénéficier.
C’est pourtant faux. l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire Alimentation, Environnement, Travail, a publié un rapport à ce propos. Ce rapport contredit totalement cet argument. Il précise d’ailleurs que « chez les enfants, la consommation de viande est plus élevée quand le niveau socioéconomique est plus bas« .

De plus, les milieux les plus défavorisés sont les plus exposés à l’obésité. Favoriser un régime sans viande permet d’éviter une hausse de cette maladie, dont l’excès de viande contribue largement.

Contrairement à ce que ses détracteurs avancent, l’instauration d’un repas sans viande dans les cantines peut lutter contre les inégalités. En effet, les enfants issus de milieux populaires ne consomment pas assez de fruits et légumes. Le repas sans viande à l’école permet donc un régime plus varié, et plus riche en fruits et légumes.

De même, l’un des avantages du menu végétarien est économique. En effet, ce menu coûterait moins cher en matières premières que le menu standard. Ceci permettrait une montée en gamme des menus, grâce à des produits bios et locaux notamment.

Aujourd’hui, plus de 200 communes proposent une option végétarienne quotidiennement dans les cantines de leurs crèches, écoles, maison de retraite… Le rapport de Greenpeace montre qu’il s’agit d’un « levier massif de lutte contre le gâchis de la viande qui représente 50% des pertes financières liées au gaspillage ».

L’impact environnemental, le véritable enjeu du menu sans viande

Le menu sans viande au sein des cantines permet de réduire l’impact environnemental de l’alimentation des français, notamment l’impact de l’élevage et de la surpêche.

La Convention Citoyenne pour le Climat appuie l’argument écologique d’un régime sans viande dans les cantines. Elle propose trois axes à suivre :

 

La transition alimentaire trouve son point névralgique dans la restauration collective française. Celle-ci représente près de 4 milliards de repas par an. La convention citoyenne pour le climat propose de passer à une option végétarienne quotidienne dans les cantines pour limiter les dommages environnementaux.

Selon cette même convention, l’élevage représente près de 20% des émissions de gaz à effet de serre annuelles. L’enquête publiée par Greenpeace en septembre démontre que la mise en place d’un tel menu entraînerait une baisse de 14 à 19% des gaz à effet de serre et une réduction de 8 à 11% de la consommation d’eau.

Quelques chiffres clés à retenir

En France, l’alimentation représente 23% de l’énergie consommée, et 1/4 de notre empreinte carbone.

Le rapport de Greenpeace préconise la mise en place d’un menu végétarien dans les cantines scolaires, en réalisant des statistiques avec l’option d’un menu végétarien proposé tous les jours.

D’après ce rapport, si 10% des élèves choisissent le menu végétarien, nous constaterions, notamment :

Pour des conclusions plus impactantes, le rapport va même plus loin. Si un menu végétarien était obligatoire deux fois par semaine, nous pourrions constater :

 

© Enquête GreenPeace février 2021 (voir l’enquête complète ici)

 

Avec la Loi EGalim, depuis le 1er novembre 2019, toutes les cantines scolaires publiques et privées doivent obligatoirement proposer aux élèves, au moins un repas sans viande ni poisson par semaine. Les bienfaits générés seraient semblables à ceux générés dans le cas ou 10% des élèves choisiraient l’option végétarienne. Qu’attendons-nous pour aller plus loin ?

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