Quelles seront les tendances culinaires en 2019 ?

Quelles seront les tendances culinaires en 2019 ?

Comme à notre habitude en début d’année, voici un panorama des tendances culinaires qui vont continuer de rythmer nos paniers et nos assiettes. Et, sans surprise, la limite entre la tendance culinaire et la tendance sociétale est toujours plus fine !

Nous retrouverons évidemment en toile de fond LA tendance de l’alimentation responsable et saine à tous niveaux. En 2019, ce mode de consommation (et de business), est plus que jamais d’actualité. Epluchons ensembles trois dimensions de cette révolution alimentaire en marche.

Le plant-based, tendance d’Instagram aux restaurants

La vague de fond du végétal et du plant-based grandit parmi les habitudes alimentaires. S’étendant au-delà des végétariens et des végétaliens, les aliments à base de plantes attirent aujourd’hui de nombreux consommateurs intrigués par les bienfaits sur la santé et préoccupés par la provenance de leurs aliments. La tendance alimentaire du « healthy », corrélé au respect de l’environnement est devenu un mode de vie inspirant où l’on fait entrer en connivence sa consommation et ses valeurs. Instagram et Pinterest sont, sans surprise, les deux plateformes où cette tendance est la plus visible. On ne compte plus les profils Instagram sublimant cette philosophie de vie via de à travers des feeds scénarisés, stylisés, colorés et ultra alléchants. Côté restauration, plus rien n’arrête les chaînes et concepts de fast good : les plats y sont devenus sophistiqués, rassasiants et gourmands. L’arrivée de restaurants de gastronomie exclusivement végétarienne, tel que Culina Hortus sont un symbole fort de cette « gastronomisation » du manger sain.

© Culina Hortus – Agence Min

Emplettes, assiettes… et Planète

La prise de conscience écologique globale qui se démocratise (enfin) doucement mais sûrement, déferle sur les aliments et leur empreinte sur l’environnement. On notera un certain soutien de l’Etat à la consommation de produits de proximité, la qualité et de façon générale la transparence. Pour revendiquer cet engagement et répondre aux demandes du secteur agricole en crise et des associations de consommateurs, un décret a été publié fin décembre 2018. Ce dernier prolonge l’étiquetage obligatoire de l’origine du lait, et de la viande en tant qu’ingrédients jusqu’au 31 mars 2020 pour une meilleure traçabilité.

En 2019, on essaye également de mettre sa cuisine en mode éco-responsable. On adopte un peu plus les gestes anti-gaspillage et on réduit au maximum ses déchets. Maintenant que les sacs de plastique sont interdits dans plusieurs municipalités et que les pailles en plastique et les bouteilles d’eau sont pointées du doigt, on observe aussi une demande grandissante des consommateurs pour des emballages durables. Dans un tel contexte, on verra aussi de plus en plus d’initiatives visant à réduire les déchets tels que les sacs réutilisables en tissu, les emballages en cire d’abeille et la vaisselle compostable. La réduction des déchets alimentaires demeurera également au coeur des préoccupations, autant à domicile qu’au restaurant. Mais on vous garde quelques surprises plus détaillées dans la suite de l’article !

Nos intestins et nos artères

Enfin, la dernière dimension de cette tendance est forcément la santé, qui fera plus que jamais qu’une avec l’alimentation. Ce ne sont pas les tsunami de reportages et autres documentaires sur Netflix qui nous contrediront ! En marge des multiples études contradictoires commanditées par divers lobbies, l’OMS a diffusé des informations en fin d’année qui risquent d’orienter le marché. Cette étude concerne le pouvoir des fibres sur la santé, que nous aurions apparemment sous-estimé. Une consommation plus élevée de ces dernières permettrait de réduire le diabète de type II, le mauvais cholesterol, l’obésité, les maladies cardio-vasculaires, de nombreux cancers et même (selon leurs prévisions) d’éviter 11 millions de décès prématurés par an dans le monde.

Au regard de l’influence que peuvent avoir les recommandations de l’OMS sur les médias et les consommateurs, Il y a fort à parier que les fibres aient les plus belles faveurs des annonceurs agro-alimentaires dans les argumentaire santé de leurs produits.

La « tendance fibre » est d’ailleurs la petite soeur légitime de celle concernant les probiotiques, dont le parent commun est le bien-être digestif. Mainstream aux US, cette préoccupation sera médiatisée en France avec l’exposition tirée du best-seller Le charme discret de l’intestin qui se tiendra jusqu’au 4 août 2019 à la Cité des sciences et de l’Industrie à Paris.

Côté tendances 

1. Kombucha et microbiotes

Comme expliqué plus haut, les probiotiques ont le vent en poupe. Ces micro-organismes sont des bactéries saines qui contribuent à maintenir l’équilibre du système digestif tout en réhaussant intensément les goûts. Ils seront au cœur de notre alimentation en 2019. On les ajoute à certains aliments comme le yaourt, le fromage ou encore le lait, mais des magasins bio proposent également des aliments  et boissons “microbiote friendly” comme le kimchi, le kombucha, le kéfir ou encore de la bière de gingembre.

Le kombucha et de plus en plus de boissons fonctionnelles fermentées vantant santé, tradition et saveur s’accommodent parfaitement aux modes de consommation actuels. Celle-ci est à base de variétés de champignons au noms étranges dont vous allez entendre parler !  Le chaga par exemple, qui est riche en nutriments associés à des antioxydants aux bienfaits hypocholestérolémiants. Le champignon “crinière de lion”, possède quant à lui des effets bénéfiques sur la réduction de l’anxiété ainsi que la santé cardiaque. Le cordyceps peut aider à lutter contre le vieillissement, à prévenir le diabète et également à améliorer la santé cardiaque.

Les « vinaigres à boire », comme le kvas ou le koji, riches en probiotiques, acides aminés et antioxydants, continueront également à faire leur apparition. Le kvas, cette boisson à base de céréales fermentées, traditionnellement slave et balte, est généralement préparée à partir de pain de seigle et aromatisée de fruits ou d’herbes telles que la menthe. Le koji, est un ferment qui entre dans la production du saké est utilisé pour accélérer le processus de vieillissement des viandes ou du fromage.

2. Dukkah et cuisine orientale

Vous vous rappelez sûrement du Zaatar, l’épice star de 2018 tout droit venue du Moyen-Orient. Il faut croire que cette tendance a plu car un nouveau mélange d’épices est d’ores et déjà sous les projecteurs…

Le dukkah venu d’Egypte, aux saveurs d’Israël, de Syrie, de Jordanie, et du Liban est couramment utilisé au moyen Orient. Il est composé de coriandre, de cumin, de noisettes, d’amandes et de sésame pilé. Les égyptiens utilisent le dukkah en guise de panure.

Il agrémente souvent les plats savoureux et épicés comme le kibbeh, le balila, ou le fil. On peut aussi l’utiliser pour assaisonner un plat ou une salade en l’intégrant à une vinaigrette. Ce mélange d’épices oriental est très en vogue chez les végétariens pour donner de nouvelles saveurs à leurs assiettes et rehausser les saveurs des légumes. Tout le monde se l’arrache grâce à sa saveur mais aussi grâce à sa composition riche en nutriments bénéfiques à notre organisme. Il est en effet riche en protéines, acides gras, vitamines et minéraux essentiels. Cette petite poudre magique se fait encore rare dans les supermarchés, mais vous pourrez facilement vous la procurer dans de nombreuses épiceries fines, dans les herboristeries, opter pour les DIY ou encore dans des magasins spécialisés d’épices. Côté inspirations, il suffit d’aller faire un tour sur Instagram, avec le hastag #dukkah, pour faire le plein d’idées de recettes à base de cette épice.

3. Les pailles et tasses comestibles

Vous souvenez-vous des règles mises en place par la commission européenne en mai 2018 pour réduire les déchets marins ? Cette directive sera promulguée en mars/avril 2019 et les Etats membres de l’Union Européenne auront deux ans pour transposer le texte dans leurs droits nationaux. Si cela ne vous dit rien, vous pouvez consulter le communiqué de presse de la commission ici.

Selon le rapport de WWF, le plastique représenterait 90% des déchets sur les plages et en surface de la mer Méditerranée. Une autre étude prévoit même qu’en 2050, il y aurait davantage de plastique que de poissons dans l’océan en terme de poids… L’heure est donc à la réduction et l’alternative. Dans cette perspective zéro déchet, certains produits tels que les cotons-tige ou encore les pailles n’existeront bientôt plus. Petite information essentielle, une paille met environ 100 ans à se dégrader.

Seulement, comment va-t-on boire nos cocktails ou nos canettes dorénavant ? Pas de panique, des entreprises ont identifié le problème et vous proposent une alternative plutôt gourmande : des pailles comestibles !

La start-up Sorbos propose une large gamme de pailles aux parfums citron, gingembre, chocolat, pomme verte, fraise, cannelle, citron vert. D’autres start-up comme Noova proposent une autre solution cette fois-ci avec des pailles réutilisables.

Dans la même dynamique, l’entreprise Les petites françaises ont inventé des tasses comestibles composées d’un biscuit dont les ingrédients ont été en grande majorité sélectionnés aux quatre coins de la France.

© Les Petites Françaises

4. La bière en canette

Du côté de la boisson et notamment de la bière, les tendances autour de l’écologie sont aussi de la partie. Les gros du marché se tournent vers des comportements responsables en adoptant certaines résolutions.

La brasserie Carlsberg a décidé de coller les canettes de bières entre elles plutôt que d’utiliser des bagues en plastique, afin de protéger l’environnement. Une première mondiale dans l’industrie de la bière. Carlsberg entend ainsi réduire jusqu’à 76% la quantité de plastique utilisée dans les emballages multiples traditionnels de sa marque. Au total, 1200 tonnes de déchets plastiques, soit 60 millions de sacs en plastique, pourront être économisés. Parmi les autres mesures prises par Carlsberg dans le cadre de son programme Together Towards Zero (ensemble vers le gaspillage zéro), on retrouve l’utilisation d’encres argentées Cradle-to-Cradle sur les étiquettes de bouteilles pour améliorer leur recyclabilité, ainsi qu’un nouveau revêtement pour les bouteilles en verre rechargeables afin de prolonger leur durée de vie et de réduire leur empreinte environnementale.

Une des grandes tendances à prévoir pour 2019 est également le grand retour des canettes. Heineken, la marque leader des canettes de bière est la première à utiliser le logo européen « Métal recyclable à l’infini » au lieu de « métal recyclable » ou « acier recyclable ». En adoptant cette démarche, Heineken s’inscrit parfaitement dans la feuille de route de l’économie circulaire développée par le Gouvernement. Engagé en matière d’éducation des consommateurs sur le tri des emballages, Heineken instaure d’important mouvements de masse dans le secteur des bières. Les canettes, souvent réputées comme boissons “nomades” vont être de plus en plus stylisées et épurées jusqu’à devenir un objet de collection.

Inspirée par cette nouvelle tendance, la marque Underwood propose d’ailleurs sa gamme de quatre vins en canette : pinot noir, rosé, pinot gris et vin pétillant avec la promesse d’une boisson nomade adoptée récemment par la génération millénial.

5. Les farines complémentaires ou alternatives

Après le secteur laitier, c’est au tour de la farine de voir les alternatives se démocratiser. Parce qu’on sait désormais que la farine raffinée n’est pas la meilleure pour la santé, on mise également sur des farines plus complètes ou à base d’autres graines renfermant de puissants pouvoirs magiques !

Toutes sortes de céréales, de noix et de légumineuses peuvent être broyées en farine pour offrir à vos préparations des goûts uniques et des apports nutritionnels impressionnants. Voici une petite liste non exhaustive des farines qui risquent d’être de plus en plus adoptées dans les placard à côté de la Francine.

La farine d’épeautre est particulièrement populaire en Allemagne a une saveur légèrement sucrée qui vous permettra de réduire la quantité de sucre dans vos préparations. Elle fournit des vitamines, du magnésium, du phosphore et du cuivre. La farine d’épeautre est pratique à consommer en substitution de la farine de blé car les quantités restent les mêmes, sa cuisson est légère et parfaite. Seule chose à savoir, cette farine a tendance à absorber un peu moins de liquide que la farine traditionnelle. Vous pouvez donc diminuer de 10 % tous les liquide.

La farine d’amande est légèrement sucrée et reste bien plus intéressante sur le plan nutritionnel que la traditionnelle farine de blé. Elle renferme des graisses mono-insaturées saines pour votre cœur, du calcium renforçant vos os et de la vitamine E antioxydante puissante. Dans la pratique, l’utiliser à la place de 25 % de la farine dans la plupart des recettes.

La farine de noix de coco offre une douceur tropicale qui nutritionnellement vous apportera pour une portion de 2 cuillères à soupe, 8 grammes de fibres ! Environ 70 % de ses glucides proviennent de la fibre, oui encore les fibres… Vous pouvez expérimenter de remplacer environ 20 % de la farine d’une recette de cuisine par de la farine de noix de coco.

Enfin, la farine de pois chiches est commune dans la cuisine indienne, moyen-orientale, asiatique et européenne. En raison de son origine légumineuse, elle offre d’intéressantes quantités de protéines, de fibres et de minéraux indispensables tels que le fer. Avec une saveur de haricots subtile, elle fonctionne bien avec de fortes saveurs telles que le chocolat et la citrouille. Remplacer environ 25 % de la farine dans une recette de cuisine avec de la farine de pois chiches.

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