Lancé aux toutes dernières heures du mois de mai, à deux pas de l’Opéra, dans une rue du Garet généreuse en bouchons, le Café Arsène exhume avec flegme et talent le concept du casse-croûte premium. A sa tête, le duo Fabrice Barry – Michaël Ballay. Anciens patrons de l’Escarcelle, ils ont choisi de « faire vite, bien et à toutes heures ». Ils ont donc trituré les contours de l’adresse de quartier d’antan, bistrotière, ouverte sans interruption et toujours garnie d’une belle brochette d’habitués, pour glisser « du gastro dans le rapide », sans rien céder aux codes du coffeeshop scandi-pâtissier.

Sandwichs à la baguette et à l’assiette

Une mission dévolue à Jonathan Alvarez. Bordelais d’origine, le chef s’est formé à Paris auprès de Michel Rostang et Jean-François Piège. Il s’est ensuite lancé en solo à Annecy, aux fourneaux du Botrytis.

Dans les cuisines d’Arsène, il twiste joliment la french cuisine revisitant entre autres le sacro-saint sandwich. A partir de 5,50 €.

Les baguettes, enfournées à la boulangerie Saint-Vincent (1er), voient ainsi défiler des mix jambon-beurre, rôti de bœuf-échalotes confites, rosette-beurre de cornichons, avant d’être dégustées à l’assiette, entourée de verdure. Vif et charnu, le saumon gravlax-betterave-raifort-pickles de chou rouge, fait parfaitement la blague estivale. Le volaille-estragon-romaine et vieux comté force lui, avec gourmandise du côté fromager.

Soupe_green_zebra

Lyonnaiseries rock et produits de saison

Pas donnée (8 €) mais carrément à tomber la terrine de foies de volaille côtoie, à la carte, une belle assiette de tomates anciennes-brousse de chèvre. On y a aussi croisé épaule d’agneau confite, cervelle des Canuts et vrai bon croque-monsieur. Et savouré, une généreuse soupe froide de tomates green zebra sertie d’une tartine de pain tomate-jambon de pays.

Gamin, dans sa capacité à réveiller des souvenirs, le menu invite aussi à commander généreusement pour goûter à tout. Et notamment au saint pourçain blanc, domaine des Bérioles ou à la cuvée Les P’tits Gars de l’Oratoire Saint-Martin (côtes du Rhône, rouge).

Pour les becs sucrés ? Clafoutis, mousse au chocolat, soupes de fruits et cake au citron (un zeste trop sec, notre seule déception), se commandent à l’heure du dessert ou du goûter. Le samedi, pour le brunch, Arsène les assemble tous dans des assiettes dédiées (10 €, assiette salée à 15 €).

salade tomates brousse de chevre_cafearsene_creditCREAZZ

© Creazz

Bon genre et bonne franquette

Le tout se croque dans un décor de bistrot un rien rétro, inspiré paraît-il du gentleman cambrioleur Arsène Lupin. Le sol, en béton, se coiffe de tables gris anthracite, de chaises chinées aux Puces et de larges banquettes couleur tabac, réalisées par le tapissier Xavier Forêt. Au-dessus du bar central, trône une monumentale suspension en papier. Signée Procédés Chenel, elle est assortie de luminaires en laiton Flos. L’ensemble, encore très dépouillé (le reste arrive), a été agencé par les architectes de l’Atelier Dito .

Cuir, bois, métal, bons petits plats revisités… L’addition de tous ses attributs résonne plutôt masculin mais le Café Arsène vise suffisamment juste pour attirer plus largement. Comme un café moderne à la mode d’antan. Revigorant.

cafe_arsene_creditCREAZZ© Creazz

La touche geek ? La carte des boissons XXL sur les murs.
La touche food ? La liste, sur la carte, de tous les fournisseurs (café Mokxa, bières de la Canute Lyonnaise, légumes du Jardins de Vartan et RéColTer, viandes de la boucherie Bello, poissons Durand, charcuteries ardéchoises de Guèze…).


Ouvert toute la journée de 8 à 18 heures (16 heures l’été).
Formules autour de 12 €, entrées et desserts autour de 7 €, vins au verre à partir de 3,5 €.

Café Arsène – 5, rue du Garet, Lyon 1er. www.cafe-arsene.fr

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