Je vous avais parlé il y a quelques temps du bar à bière Les Fleurs du Malt, dans lequel j’ai appris ce qu’était la zythologie. Il se trouve que récemment, j’ai été invité à une soirée organisée par Affligem, pour présenter une bûche de Noël spéciale, élaborée par Sébastien Gaudard et à base de bière (Affligem évidemment).

Lors de cette soirée, j’ai fait une rencontre particulièrement intéressante, celle d’Hervé Marziou, l’un des premiers biérologues de France. J’ai vite mis de côté l’aspect pâtisserie (tout en dégustant la bière qui est pas mal du tout d’ailleurs) pour me pencher sur ce monsieur dont le métier m’intrigue beaucoup.

Voici quelques réponses aux questions que vous vous posez peut-être quand on vous évoque le métier de biérologue…

Pour Hervé Marziou, ce métier détient avant tout un rôle de sublimation de la bière : « sa mise en valeur dans toutes ses variétés et son histoire, le travail des brasseurs et celui de tous ceux auprès de qui ils s’approvisionnent ». A l’image d’un œnologue, il conseille et oriente les métiers de bouche et apprend au consommateur à choisir et déguster avec maîtrise.

J’ai d’ailleurs voulu savoir si un biérologue raisonne comme un œnologue.

« Tout faire pour mettre en valeur la bière de l’épi au demi et dans tous ses domaines »

L’avis d’Hervé est partagé : d’un côté non car, le biérologue n’a pas encore eu la chance de suivre une formation scientifique et technique entièrement adéquate pour ce métier qui est encore en émergence. Ces métiers sont toutefois proches par certains aspects, notamment celui de « tout faire pour mettre en valeur la bière de l’épi au demi et dans tous ses domaines ». Ce biérologue rappelle également que « celui qui détient la science de la bière, c’est le Maître Brasseur ».

Comment devient-on biérologue ?

Comme expliqué plus haut, il n’y a pas encore de formation scientifique et officielle. Chaque parcours est donc spécifique et résulte d’une expérience particulière. Hervé Marziou a façonné ce poste, en « s’intéressant à tout ce qui fait le produit bière, en travaillant pour un brasseur  – le groupe Heineken lui  a donné les moyens de créer cette fonction – et en s’attachant, tous azimuts, au travail à accomplir pour faire apprécier la bière tout en participant à la création d’un métier qui lui soit consacré ».

Les biérologues sont-ils nombreux en France ?

La réponse est évidemment non, mais Hervé est optimiste : « non, pas encore. Il faut avoir un bon palais et être positivement curieux. Mais nous sommes quelque uns à nous apprécier et à nous enrichir mutuellement. Nous arriverons à en faire un métier reconnu qui aura un parcours de formation sanctionné par un diplôme. »

A ce stade de lecture, chers lecteurs, vous devez penser que les journées d’un biérologue sont souvent composées de dégustation de bière et vous devez certainement commencer à l’envier…

Mais est-ce qu’il existe une journée type dans le planning d’un biérologue ?

« Déguster, travailler, transmettre tout en restant sobre. »

La réponse est oui. Le biérologue nous explique que ses journées tournent autour de trois axes : déguster, travailler, transmettre tout en restant sobre.

Il fait ses analyses sensorielles entre 11h30 et 13h, ses travaux de recherches et d’écriture tout au long de la journée et transmet son expertise et sa passion chaque fois que l’occasion se présente.

Sur l’année 2011, Il a pris la parole 204 fois pour des interventions de plus de 2h.

Les Fleurs du Malt – Crédits photo : Nicolas Villion

Hervé Marziou est définitivement un grand passionné. Voici sa définition de la biérologie :

« La Biérologie est une discipline nouvelle qui explore et fait découvrir la Bière dans sa grande diversité, dans tous ses domaines et dans tous ses états, et regroupe autour du produit tous les acteurs qui participent à son élaboration, sa commercialisation et sa consommation. Elle participe au développement d’une vraie Culture de la Bière et permet la naissance d’un véritable Art de Vivre la Bière. »

 

Un petit conseil avant de nous quitter Mr. Le biérologue ?

« Pour bien savourer une bière, il faut se mettre en condition – lieu, amis – et laisser nos sens s’imprégner de ce qu’ils voient, de ce qu’ils sentent, de ce qu’il goûtent et c’est à chaque fois un moment d’exception. »

 

Maintenant, je suis sûr que c’est vous qui avez envie d’une binouze.

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