Bien que répété depuis des années, le réchauffement climatique a et aura des conséquences sur l’ensemble de notre écosystème. Alors, quel avenir pour la production du vin ?

Le réchauffement qui fait froid dans le dos

Territoires bientôt inhabitables, apparition de virus tropicaux en France, raréfaction de l’eau… La liste des conséquences du réchauffement climatique est longue et la vigne n’y échappe pas ! Extrêmement sensible aux variations de températures, les parcelles de culture du raisin sont en voie d’être grandement affectées. Aujourd’hui, ces fruits mûrissent plus vite qu’auparavant, engendrant alors des vendanges anticipées. Et en considérant un réchauffement de +2°C, nous courons le risque de l’anéantissement de plus de la moitié des régions viticoles mondiales et jusqu’à 85 % en gagnant 4°C. Certains spécialistes avancent même que la Bretagne et les pays nordiques deviendront peut-être bientôt la nouvelle terre promise des vigneron.ne.s.

Le second facteur à prendre en considération est l’augmentation du taux d’alcool dans les bouteilles. Car oui, un climat plus chaud et plus ensoleillé va donner des raisins plus sucrés. Et ce sont précisément ces sucres qui déterminent le degré d’alcool dans le vin. Il est d’ailleurs fréquent de retrouver aujourd’hui, des bouteilles autour de 13-14°C alors qu’elles oscillaient entre 1 et 2 degrés de moins il y a 10-20 ans.

Le sol subit lui aussi les conséquences de ce changement. Celui-ci est plus sec et la vigne doit alors s’adapter à ce réchauffement, donnant parfois moins de raisin. Un terroir un peu plus différent chaque année, qui bouscule les repères de dégustation.

Réchauffement-vin

© Agence Cru

Quelques solutions

Face à ces bouleversements, les vigneron.ne.s doivent s’adapter pour continuer de produire un vin de qualité, plus ou moins fidèle aux millésimes précédents.

Dans un premier temps, de plus en plus de viticulteurs réfléchissent à des techniques d’agroécologie pour ramener de la biodiversité dans les vignes. Cette démarche passe en partie par la revégétalisation des parcelles, à l’aide d’arbres, haies ou encore buissons, permettant ainsi de conserver fraîcheur et fertilité des sols.

Ensuite, pour limiter l’assèchement de la terre et retenir l’eau, certain.ne.s vigneron.ne.s choisissent d’espacer les pieds de vignes et de garder ce qu’on appelle injustement, les « mauvaises herbes ».

En prévision d’un réchauffement de plus de 2°C, les vigneron.ne.s évaluent aussi la possibilité de remplacer certains cépages par d’autres plus résistants à la chaleur, comme le mourvèdre et le grenache ou encore des cépages oubliés par le passé. Une manière de limiter les pertes pour les vignobles au climat plus frais, mais qui nécessitera d’apprendre à cultiver ces nouvelles variétés. Cette éducation se fera également auprès des consommateurs qui devront accepter (ou non) que leur vin favori ait un goût différent.

Pour aller plus loin, (re)découvrez le deuxième épisode de Racines au sujet des vins naturels, en préparant notre délicieuse recette de spaghetti à l’encre de seiche, palourdes, sauce tomate épicée et scamorza fumée !

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